Patrimoine d'Ardin

L'église Notre-Dame d'Ardin

D’origine prieurale, l’église, dédiée à la vierge, remonte à la fin du XIIe siècle. Ce bâtiment originel était aligné le long d’une ancienne voie romaine. En 1317, les diocèses de Luçon et de Maillezais sont créés entraînant le démembrement du diocèse de Poitiers. Ardin devient alors archiprêtré, le seul rattaché à Maillezais, et compte soixante-dix-huit paroisses.

Au XIVe ou au début du XVe siècle la façade primitive est doublée par une haute et massive tour-porche masquant en partie la façade. Après la Guerre de Cent Ans, à la fin du XVe siècle, l’église subit de profondes transformations dont la création de voûtes à croisées d’ogives. Ces voûtes sont détruites par un incendie en 1568 perpétré par les huguenots. Elles ne seront pas refaites par le prieuré, laissant la charpente apparente durant plusieurs siècles.

De 1812 à 1887 des restaurations ponctuelles tentent de maintenir l’édifice, avec notamment la pose d’un tillis (plafond) en sapin, la consolidation des murs du clocher, ou encore la construction d’un nouveau beffroi dessiné par Odon Vallet, architecte départemental.

Au cours du XXe siècle, les maçonneries du clocher sont confortées en 1914, le tillis remplacé en 1960-1970. Une reprise complète des couvertures est entreprise en 2002 avec la pose d’un chaînage en béton.

De 2011 à 2017 d’importants travaux de restauration permettent à l’édifice de retrouver son lustre d’antan tout en s’inscrivant dans l’époque actuelle : remplacement de pierres usées, drainage au pourtour de l’édifice, réalisation d’une voûte en bois à croisée d’ogives en rappel à celle existante à la Renaissance, et création de vitraux contemporains par l’artiste Sylvie Blocher. Depuis 2018 l’église bénéficie d’un nouveau bénitier en marbre de la Marbrière réalisé par la sculptrice Mireille Cornu, et en 2019 le chemin de croix a été réinterprété en céramique par Catherine Bonnefond, habitante de la commune. En plus d’accueillir les offices religieux, elle est aussi utilisée pour l’organisation de concerts.

L’église est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1985.

Capitale des lavoirs et fontaines

Richesse d’Ardin, les 24 lavoirs et fontaines, aux formes parfois originales, sont un témoin du passé que les habitants s’attachent à conserver. Ils rappellent l’importance de l’eau tant dans le passé que dans notre siècle. La légende raconte que l’eau de la fontaine Saint-Anne avait des pouvoirs de fécondité. Elle permettait aux filles la rencontre d’un mari, aux époux d’avoir de beaux et nombreux enfants et aux femmes d’être bonnes nourrices.

Chaque été, la municipalité met à l’honneur trois fontaines en organisant des apéros conviviaux précédés d’un spectacle ou d’un concert de talents locaux. L’occasion de faire revivre ce petit patrimoine qui était aussi à l’époque des lieux d’échanges et de vie sociale.

De nombreux châteaux et logis

Photos : Association Histoire et Patrimoine de Béceleuf et des environs

De l’époque médiévale au XIXe siècle, Ardin a vu la construction de plusieurs habitations cossues, avec dans l’ordre chronologique :

  • Le château du Bois-Rateau (XIIIe siècle environ)
  • Le logis de la Gaconnière (seconde moitié du XVe siècle)
  • Le château de Saint-Goard (XVe siècle) qui a accueilli le roi Charles IX en 1569
  • Le logis de la Fosse (XVIe siècle)
  • Le logis protestant de Bloué (vers 1640)
  • Le logis de l’Apparent (XVIIe siècle)
  • Le logis du Puy (XVIIe siècle environ)
  • Le château de Dilay (XVIIIe siècle sur une base de château féodal) qui a reçu après-guerre des colonies de vacances
  • Le logis de la Vallée (vers 1790)

L’ensemble de ces bâtisses sont aujourd’hui privées.

La Marbrière

Inauguré le 6 avril 2018, un sentier d’interprétation permet de découvrir cette ancienne carrière de pierre marbrière. Ce parcours de 500m et équipé de tables de lecture sur les thèmes de la géologie et du paysage sensibilisent les visiteurs… Aux portes du bocage deux-sévrien et de ses paysages typiques, le site de la Marbrière d’Ardin a été désigné « Espace Naturel Sensible » par le Département des Deux-Sèvres.

L’ancienne exploitation couvrait environ 70 hectares. Ce gisement de « marbre » offrait trois principales variétés aux teintes contrastées : rose à rouge, beige à grise et brune à noir.
Au sens strict du terme, ce calcaire n’est pas un véritable marbre comme celui de Carrare par exemple. Il s’agit d’une pierre marbrière, une roche suffisamment dure et compacte pour être polie et ainsi produire des dalles. Les archives établissent que la carrière était déjà exploitée autour de 1740. Abandonnée à la Révolution, l’activité reprit à partir de 1860 jusqu’aux années 1950. Le site appartient aujourd’hui au Conservatoire Régional d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes.

L'arboretum du Chaillot

Dans cet espace de 4 hectares, environ 800 arbres et arbustes de 140 variétés se côtoient. Agréé par le Ministère de l’Education Nationale, il a vu le jour en février 1991 avec la participation des écoliers du village.