La construction de cette église, dédiée à la Vierge, remonte à la fin du XIIe siècle. Elle a subi d’importants travaux à la fin du Moyen-Âge qui lui ont fait perdre son caractère roman et de nombreux ornements. Dans sa forme primitive, l’église était construite sur une crypte.
Au XIVe ou au début du XVe siècle la façade primitive est doublée par une haute et massive tour-porche masquant en partie la façade. Après la Guerre de Cent Ans, à la fin du XVe siècle, l’église connaît de profondes transformations dont la création de voûtes à croisées d’ogives. Pendant les guerres de religion, en 1568, ces voûtes sont détruites par un incendie perpétré par les huguenots. Elles ne seront pas reconstruites, laissant la charpente apparente durant plusieurs siècles.
De 1812 à 1887, des restaurations ponctuelles tentent de maintenir l’édifice. Au cours du XXe siècle, les maçonneries du clocher sont confortées et le « tillis » (plafond en bois) est remplacé. Une reprise complète des couvertures est entreprise en 2002 avec la pose d’un chaînage en béton. De 2011 à 2017, d’importants travaux de restauration permettent à l’édifice de retrouver son lustre d’antan tout en s’inscrivant dans l’époque actuelle : remplacement de pierres usées, drainage au pourtour de l’édifice, réalisation d’une voûte en bois à croisée d’ogives en rappel à celle existante à la Renaissance, et création de vitraux contemporains par l’artiste Sylvie Blocher.
Depuis 2018 l’église bénéficie d’un nouveau bénitier en marbre de la Marbrière réalisé par la sculptrice Mireille Cornu, et en 2019 le chemin de croix a été réinterprété en céramique par Catherine Bonnefond, habitante de la commune.
De plan allongé, l’édifice se compose d’un vaisseau de quatre travées, précédé du clocher-porche, et doublé au nord par un second vaisseau plus court. Il se termine à l’est par une demi-travée de plan irrégulier qui est la seule à avoir conservé son voûtement gothique. Le chevet plat reçoit une large baie à remplage actuellement murée.
De l’ancienne façade romane, subsistent l’archivolte sud et quelques sculptures. On remarque la croupe d’un cheval, vestige d’un cavalier et quelques pierres ornées de palmettes ou d’entrelacs. Deux grands reliefs provenant de l’ancienne façade représentant l’Annonciation et la Visitation ont été remployés au-dessus du portail actuel. Ces trop rares témoignages, d’une très grande qualité stylistique, confirment que cette église devait être dans la lignée des grands édifices romans du Poitou. On notera également la corniche à modillons du vaisseau nord qui est sculptée de têtes animales ou humaines.
L’église est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1985.
Les vitraux :
Ces 7 vitraux nous font voyager entre les mondes profane et religieux. Inspirée des noms de famille inscrits sur les plaques en céramique des bancs de l’église, Sylvie Blocher dédie son œuvre aux femmes. Grâce à un travail de recherche dans l’état civil, les vitraux reprennent les prénoms des femmes ardinoises depuis la Révolution. Le vitrail du chœur rend hommage, en plusieurs langues, à Marie à qui est dédiée l’église. Un jeu de lumières et de reflets, créé grâce à l’apparition du soleil, projette sur le sol et les murs des images mobiles, comme une « assemblée silencieuse mais toujours en mouvement ».
Contournez l’église par votre gauche en passant dans la petite venelle derrière le chœur de l’église, puis tournez à droite au coin de l’église pour retrouver la rue principale. Tournez à gauche (ne traversez pas la rue, restez sur la gauche, attention aux voitures). Dans le virage, tournez à gauche sur la « rue de la Fontaine de Jubert », puis prendre le chemin sur votre gauche pour descendre jusqu’à la fontaine.