Circuit "Les petites histoires du bourg d'Ardin"

« Bonjour, c’est moi, Galipote, le petit fantôme et la mémoire d’Ardin, je vous invite à suivre mes pas pour découvrir le bourg d’Ardin et certains de ses plus beaux trésors ! »

Départ :
Place des Acadiens

Arrivée :
Place des Acadiens

Distance :
3,4 km

Durée :
1h30

Parkings : Place des Acadiens, Place Louis Dutaud, Rue du Capitaine de Jouslard

Il s’agit d’une créature mystérieuse et maléfique souvent associée au diable. On dit que ce serait un homme qui se changerait la nuit en animal, en loup blanc ou mouton selon les régions et les histoires, elle s’accrocherait au dos des imprudents et des médisants pour leur faire du mal, notamment les soirs de veillées ! À Ardin, la dernière Galipote aurait été aperçue dans les années 1990. Un collectif est parti à sa recherche de nuit en 1997, sans succès. Et depuis, chaque année, une marche nocturne est organisée en mai pour traquer ce drôle de fantôme. Cette « Marche des Galipotes » rassemble 3 000 marcheurs et est devenue une fête locale de renommée. Mais pas d’inquiétude, moi, je suis complètement inoffensif ! D’ailleurs un célèbre biscuit sec a été créé à mon effigie et a pris mon nom : « La Galipote d’Ardin ». Fabriqués par l’entreprise
« Les P’tits Amoureux » sur la commune, avec uniquement des matières premières locales, vous pouvez retrouver ces petits gâteaux dans de nombreux commerces de proximité (souvent bien rangés dans leur boite à l’effigie de la célèbre 2 CV !), ainsi que dans la boutique aux P’tits amoureux.
On y va ? Suivez « mes pas » pour vous repérer.

Ardin se situe sur les contreforts de la Gâtine, aux portes de la plaine niortaise et de la Vendée. Ardin signifie « sur la colline» (héritage celte et latin, le préfixe « AR » signifiant « sur » et « dunum » la « colline ») et se trouve donc sur un plateau encadré par les vallées de l’Autize et du Doré. On retrouve des traces d’Ardin dès l’époque Gallo-romaine, c’était un bourg relativement important, car il se trouvait au croisement de deux voies antiques majeures : la voie romaine Saintes-Angers et la voie dite Chemin des Saulniers (entre Poitiers et le Golfe des Pictons).
Aujourd’hui le village s’étend sur 30 km² et est habitée par plus de 1 200 Ardinoises et Ardinois. Elle compte 51 hameaux et lieux dits. Ce village possède un important patrimoine (châteaux, logis, fontaines, lavoirs…), reflet d’une histoire riche et prospère.
Allez tout droit en direction de l’église, laissez le parking et le restaurant derrière vous.

L'église Notre-Dame du Saint-Rosaire

La construction de cette église, dédiée à la Vierge, remonte à la fin du XIIe siècle. Elle a subi d’importants travaux à la fin du Moyen-Âge qui lui ont fait perdre son caractère roman et de nombreux ornements. Dans sa forme primitive, l’église était construite sur une crypte.
Au XIVe ou au début du XVe siècle la façade primitive est doublée par une haute et massive tour-porche masquant en partie la façade. Après la Guerre de Cent Ans, à la fin du XVe siècle, l’église connaît de profondes transformations dont la création de voûtes à croisées d’ogives. Pendant les guerres de religion, en 1568, ces voûtes sont détruites par un incendie perpétré par les huguenots. Elles ne seront pas reconstruites, laissant la charpente apparente durant plusieurs siècles.
De 1812 à 1887, des restaurations ponctuelles tentent de maintenir l’édifice. Au cours du XXe siècle, les maçonneries du clocher sont confortées et le « tillis » (plafond en bois) est remplacé. Une reprise complète des couvertures est entreprise en 2002 avec la pose d’un chaînage en béton. De 2011 à 2017, d’importants travaux de restauration permettent à l’édifice de retrouver son lustre d’antan tout en s’inscrivant dans l’époque actuelle : remplacement de pierres usées, drainage au pourtour de l’édifice, réalisation d’une voûte en bois à croisée d’ogives en rappel à celle existante à la Renaissance, et création de vitraux contemporains par l’artiste Sylvie Blocher.
Depuis 2018 l’église bénéficie d’un nouveau bénitier en marbre de la Marbrière réalisé par la sculptrice Mireille Cornu, et en 2019 le chemin de croix a été réinterprété en céramique par Catherine Bonnefond, habitante de la commune.
De plan allongé, l’édifice se compose d’un vaisseau de quatre travées, précédé du clocher-porche, et doublé au nord par un second vaisseau plus court. Il se termine à l’est par une demi-travée de plan irrégulier qui est la seule à avoir conservé son voûtement gothique. Le chevet plat reçoit une large baie à remplage actuellement murée.
De l’ancienne façade romane, subsistent l’archivolte sud et quelques sculptures. On remarque la croupe d’un cheval, vestige d’un cavalier et quelques pierres ornées de palmettes ou d’entrelacs. Deux grands reliefs provenant de l’ancienne façade représentant l’Annonciation et la Visitation ont été remployés au-dessus du portail actuel. Ces trop rares témoignages, d’une très grande qualité stylistique, confirment que cette église devait être dans la lignée des grands édifices romans du Poitou. On notera également la corniche à modillons du vaisseau nord qui est sculptée de têtes animales ou humaines.
L’église est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1985.

Les vitraux :
Ces 7 vitraux nous font voyager entre les mondes profane et religieux. Inspirée des noms de famille inscrits sur les plaques en céramique des bancs de l’église, Sylvie Blocher dédie son œuvre aux femmes. Grâce à un travail de recherche dans l’état civil, les vitraux reprennent les prénoms des femmes ardinoises depuis la Révolution. Le vitrail du chœur rend hommage, en plusieurs langues, à Marie à qui est dédiée l’église. Un jeu de lumières et de reflets, créé grâce à l’apparition du soleil, projette sur le sol et les murs des images mobiles, comme une « assemblée silencieuse mais toujours en mouvement ».

Contournez l’église par votre gauche en passant dans la petite venelle derrière le chœur de l’église, puis tournez à droite au coin de l’église pour retrouver la rue principale. Tournez à gauche (ne traversez pas la rue, restez sur la gauche, attention aux voitures). Dans le virage, tournez à gauche sur la « rue de la Fontaine de Jubert », puis prendre le chemin sur votre gauche pour descendre jusqu’à la fontaine.

La fontaine et le lavoir de Jubert

On accède au lavoir par des escaliers. Cet édifice date du XIXe siècle. Ce lavoir, également appelé lavoir carré, se trouve sur le coteau de la vallée de l’Autize. De plan circulaire, il est entouré d’un muret. Un système de canalisation permet d’alimenter le bassin rectangulaire dont le fond est dallé. Le système de murets permet de retenir le terrain. La source est protégée par une niche quadrangulaire (elle sort du coteau). Certaines de ces fontaines font l’objet de croyances populaires comme celle de la Fontaine Saint-Anne de Dilay qui était supposée rendre leur lait maternel aux femmes qui ne pouvaient plus allaiter, aux filles de rencontrer leurs époux et aux femmes d’avoir de nombreux enfants. Chaque été, les fontaines sont mises à l’honneur grâce à des apéros-concerts organisés par la municipalité.

Revenez sur vos pas et retrouvez la route principale (Route de Coulonges), tournez à gauche sur cette route et restez du côté gauche de la route. Après avoir traversé le pont tournez à gauche « rue de la Vigne du Puits » pour aller jusqu’au lavoir situé sur la gauche à une vingtaine de mètres.

Le lavoir de Grignon

Ce lavoir est l’un des nombreux que compte la commune. On recense sur Ardin, 24 lavoirs et fontaines aux formes parfois originales : ronds, carrés, rectangulaires, octogonaux, cachés ou à la vue de tous. Ardin a reçu le titre honorifique de Capitale des fontaines et lavoirs par l’Assemblée Nationale dans les années 1990.
Autrefois, chaque semaine, les femmes se rendaient au lavoir pour laver leur linge. Malgré ce travail sans nul doute pénible, c’était un rendez-vous hebdomadaire important avec les voisines et un lieu de lien social. C’était souvent un moment joyeux qui permettait aux femmes d’échanger et de se donner des nouvelles.

Revenez sur vos pas, traversez la route de Coulonges par le passage piéton à droite, et allez sur votre gauche. Tournez à droite « rue des Trois Monétaires »

Rue des Trois Monétaires

Cette rue se nomme ainsi pour faire référence aux 3 ateliers monétaires qui ont existé à Ardin de l’époque mérovingienne jusqu’au VIIIe siècle : les ateliers de Fandelenus, de Magnoaldo et de Teodulfus. Ils frappaient des pièces d’or appelées triens. On en retrouve aujourd’hui dans différentes collections de numismates.

La rue devient chemin, poursuivez jusqu’au bout et tournez à droite. Au bout de la route, tournez à droite sur le chemin.

 

Paysages de bocage

Ce paysage de bocage est une des caractéristiques de la Gâtine. Gâtine signifie « terre gâtée ». Il s’agit donc d’une terre pauvre principalement dédiée à l’élevage et au pâturage des bêtes. Le bocage désigne des parcelles de prairie délimitées par des haies vives souvent surmontées d’arbres. En Gâtine poitevine l’élevage est principalement bovin et ovin. On retrouve également du maraîchage et de l’arboriculture fruitière avec notamment les pommiers.

Au croisement des 3 chemins, suivez le chemin qui part sur la droite, continuez sur la « rue du Chevalier Gaspard ».

Rue du Chevalier Gaspard

Gaspard de Châteauneuf, décédé en 1682, est écuyer et seigneur de Dilay où il réside en son château.
Le château de Dilay était un château féodal à la fin du Moyen-Âge. Il est entré dans la famille Châteauneuf en 1560. Vers 1700 il a été ravagé par un incendie. C’est Marguerite de Châteauneuf, fille du Chevalier Gaspard, qui fit reconstruire le château actuel sur l’emplacement de l’ancien. Les douves furent conservées. Au moment de la Révolution (1789) le château de Dilay appartenait à Armand Henri Hercule de Caumont, membre de la famille d’Henri de La Rochejacquelin, chef de l’insurrection vendéenne. De Caumont fut guillotiné après le soulèvement de la Vendée, comme les compagnons de l’illustre membre de sa famille.

Tournez à gauche « Rue de Jean Saint-Goard ». Faites attention à la circulation. Traversez la route pour être sur le côté droit de celle-ci. Au niveau du cimetière, tournez à droite sur la rue Armand Barlet.

Le cimetière

Le cimetière d’Ardin n’a pas toujours eu cette place, au fil des siècles il aurait connu différents lieux comme celui de l’église ou du bourg actuel (sur la colline).
Aux limites de la commune avec celle de Fenioux, vous pouvez trouver aussi un lieu-dit insolite, « le cimetière aux chiens » où des soldats sarrasins seraient enterrés selon la légende. Après la bataille de Poitiers en 732, en voulant échapper aux guerriers francs, un groupe de Maures auraient voulus s’enfuir en sautant par-dessus un bras de la rivière Autize. De nos jours, ce bras de rivière s’appelle le Saumort.

Rue Armand Barlet

Armand Barlet a été maire d’Ardin de 1983 à 1995. Il est à noter que de nombreuses rues du bourg d’Ardin portent le nom d’un personnage qui a marqué l’histoire de la commune comme Saint-Goard, ce moine parti évangéliser les peuples barbares né au VIe siècle à Ardin. Il quitta sa maison natale pour « civiliser et convertir» jusqu’au pays des Alamans, cette région du Rhin. Ceci lui valut le surnom « d’apôtre du Rhin ». Une statue dite de Saint-Goard se trouve sur le site du Château de Saint-Goard. Acquise par la commune en octobre 2017 dans des conditions romanesques, elle siège désormais au sein de l’église.

Tournez à droite sur la « rue de Vrigne aux Bois » Longer le stade vers la salle du Chaillot.

L'arboretum

Cet espace de 4 hectares a été créé en 1991 à proximité du stade et à l’arrière du centre de loisirs du Chaillot. Les écoliers du village ont participé à sa création. Ce site est agréé par le Ministère de l’Education Nationale. On y recense 140 variétés végétales différentes soit environ 800 arbres et arbustes. N’hésitez pas à y flâner !
Vous avez passé la rue de Vrigne aux Bois qui porte ce nom en hommage à la commune ardennaise du même nom avec qui Ardin a tissé des liens d’amitié particuliers. En effet, pendant la Seconde Guerre Mondiale, Ardin a accueilli en mai 1940 environ 600 vrignois, cohabitant dans un respect mutuel et développant ensemble des activités comme le football. En 1990, à l’occasion des 50 ans du club de foot d’Ardin, Vrigne aux Bois fut invité. L’occasion d’une grande fête qui déboucha sur un jumelage très actif depuis.

Tournez à droite sur « l’allée des Frênes », puis à droite sur un sentier étroit parcourez environ 50m tournez à gauche sur un autre sentier. Au bout de ce sentier, tournez à droite sur la « rue Alphonse Lavois ». Attention c’est une rue passagère, tenez bien le trottoir à droite.

Rue Alphonse Lavois

Alphonse Lavois (1856- 1938) fut maire d’Ardin de 1908 à 1910 et de 1912 à 1925. Il avait élu domicile au Château de Dilay. Il est le créateur en 1896 d’une laiterie sous forme associative située à Uzelet, nommée « la laiterie d’Uzelet ». Cette laiterie sera rapidement prospère et produisait jusqu’à 570 tonnes de beurre en 1969 (► voir la vidéo). Elle s’associa en 1970 à 5 autres laiteries des Deux-Sèvres puis disparait en 1978 au profit de la Société Coopérative Agricole Laitière de la Gâtine à Mazières-en-Gâtine.

Tournez à droite « rue Jean Joseph Tonnet » une longue côte et traversez la rue principale « Rue Jean de Saint-Goard » pour accéder au grand parking jouxtant l’école. Au fond du parking empruntez le sentier derrière l’école appelé « sentier des écoliers » qui rejoint le devant de l’école et la mairie.

La mairie et l'école

La mairie actuelle a été installée ici, dans l’ancienne maison du docteur du village, en 1960. Auparavant elle avait élu domicile dans une partie de l’école des garçons en 1859 (nouvellement construite et qui accueille la société SARCEL depuis), puis dans l’ancien presbytère (1907), et dans une maison face à l’église en 1938.
Il est à noter également que la première école de garçons a été construite en 1859. Avant cette date, ce sont les régents qui font classe à leur domicile. Un régent était rémunéré par la municipalité depuis 1791 pour éduquer les plus nécessiteux.
En 1865, une école privée de filles est ouverte par Sœur Marie de la Persévérance. Puis, en 1874, est construite une école de filles par la municipalité à côté de celle des garçons. Une école mixte verra le jour dans le hameau La Villedé en 1883. Aujourd’hui l’école privée n’existe plus, tout comme celle de La Villedé. Ardin offre deux écoles publiques : une maternelle et une élémentaire. Le chemin des écoliers, créé par la municipalité, permet de relier les écoles à la cantine en toute sécurité.

Tournez à droite sur la petite venelle, puis traversez la rue principale « Rue Jean de Saint-Goard » au niveau de la boulangerie. Vous arrivez au point de départ.
Devant vous place des Acacdiens avec une vue imprenable sur la vallée de l’Autize.

Les commerces

Le bourg d’Ardin compte plusieurs commerces dont la boulangerie « L’Ardinoise » qui fait un pain d’épices que nous vous recommandons! Vous pouvez également vous rafraichir et vous restaurer au restaurant-bar-tabac « La Terrasse de l’Autize ». N’oubliez pas non plus la boutique à la biscuiterie Les P’tits Amoureux mentionnée en début de parcours. Le samedi matin la place des Acadiens s’anime avec le marché de producteurs bio et locaux, donnant une ambiance bucolique pour les amateurs du bien manger.