Une association peut souhaiter exclure un de ses membres pour un motif grave (par exemple, des agissements préjudiciable aux intérêts de l’association, des conflits graves entre membres, des manquements à la sécurité, …).
Dans ce cas, la réalité, la pertinence et la gravité de la faute doivent être démontrées par des éléments précis et circonstanciés susceptibles d’être discutés dans le cadre d’un débat contradictoire.
La procédure disciplinaire mise en place doit être celle définie par les statuts. En l’absence d’une instance spécialisée (ou s’il n’est pas prévu, par exemple, que le conseil d’administration ait mandat pour se prononcer), l’assemblée générale joue ce rôle.
Un courrier de mise en demeure, adressé au membre de l’association en recommandé avec accusé de réception, doit :
-
préciser le fait reproché ou la disposition statuaire auquel il contrevient,
-
selon la nature du fait, lui demander d’accomplir son obligation conformément aux statuts, ou de présenter ses explications concernant les faits,
-
informer le membre de la sanction encourue et de la possibilité de présenter des observations,
-
éventuellement, en fonction des statuts ou du règlement intérieur, le convoquer devant l’instance disciplinaire de l’association,
-
et l’informer expressément qu’à défaut, il sera exclu de l’association.
En l’absence de réponse de la personne concernée, l’association lui adresse un courrier recommandé avec accusé de réception l’informant de son exclusion et des raisons qui la motivent.
Le membre doit avoir la possibilité de se défendre avant la décision d’exclusion. Pour l’association, cette règle suppose de l’informer suffisamment à l’avance afin qu’il puisse prendre connaissance des motifs qui lui sont reprochés et de la sanction envisagée à son encontre.
Les statuts, ou un règlement intérieur, peuvent prévoir que la sanction prononcée est susceptible d’un recours interne devant un autre organe de l’association (organe d’appel). Certaines dispositions législatives ou réglementaires imposent ce recours pour certains types d’associations (par exemple, pour les fédérations sportives agréées).
Le membre exclu de l’association peut saisir le tribunal pour contester son exclusion.
Il peut également saisir le juge des référés s’il estime que la décision d’exclusion crée, par sa brutalité, un trouble manifestement illicite.
L’annulation par un juge d’une décision d’exclusion peut rendre à l’intéressé sa qualité de membre. Toutefois, le juge est souvent réticent à prononcer la réintégration, et prononce seulement le versement de dommages et intérêts.